Qu’est-ce que tu as envie de dire spontanément sur cette collaboration ?
Chaotique. D’abord parce que c’en est le thème. Mais aussi parce que le process créatif et les échanges entre les trois parties impliquées furent laborieux. Et c’est plutôt bon signe car c’est la preuve que des subjectivités et des sensibilités se sont arontées. Quand le travail en amont d’une collaboration est trop fluide ou paisible, c’est souvent le signe d’un manque d’implication d’une des parties.

C’est ta combientième collaboration en tout ? Ma 10ème.

Quel était le brief ? Je ne fonctionne pas au « brief ». Me contraindre à respecter un brief reviendrait à essayer, coûte que coûte, de répondre à un problème. Je fonctionne à l’idée. Ai-je une idée qui me plaît, à moi, en priorité ? Si oui alors je la déroule en espérant qu’elle plaise à la marque. Si non, alors, j’en reste là et ne m’entête pas. Ici, le point de départ fut d’abord l’envie de faire quelque chose autour de Nivada, mais pour et avec Time + Tide. Or ils portent en eux une territorialité, l’Australie. Nous sommes partis de ce lieu particulier, aux antipodes, donc qui a la « tête à l’envers ». Partant de ce cliché, nous avons dévié vers un contexte plus global et un ressenti actuel, celui d’un monde entier, la tête à l’envers, qui part en vrille. Bref, d’un cliché jovial et local, nous avons migré vers le chaos global et la noirceur.